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Vendredi
Comme à chaque fois dans le cadre d'une invitation à un festival où je suis accompagnante, je n'avais pas vraiment regardé ni l'hôtel, ni le programme, le mien étant grosso-modo d'acheter plein de bouquins étant dans mon quotidien aussi loin que possible des bonnes crèmeries du Fantastique. Pas de regret d'avoir pour la enième fois omis mon maillot de bain dans un hôtel doté d'un spa & cie, celui-ci étant vraiment trop loin du festival pour servir à autre chose que dormir et stalker les invités prestigieux au petit-déjeuner. J'ai trouvé ça génial de faire un festival non-spécialisé BD. Je n'en lis pas des palanquées, c'est donc pour mon plus grand bonheur que je savais que j'allais pouvoir profiter de l'ambiance costumée, de stands d'écrivains, d'artisans, illustrateurs, voir des films etc… Mais là où j'ai reçu le plus gros electrochoc de ce week-end, c'est en arrivant dans le hangar de la convention pour aller faire connaissance avec les libraires du stand BD, au passage précisément entre le hall jeu de rôle et le hall le reste. Une grande photo d'Atreyu, suivi du nom de l'acteur, Noah Hathaway. Non. NON. Je bloque (comprendre : mon visage impassible reflète parfaitement mon légendaire cœur de pierre mais des secrétions lacrymales s'écoulent discrètement sur les côtés et possiblement ma machoire tombe par terre). Au plus grand bonheur des personnes de mon groupe qui ne m'avaient jamais saisie en flagrant délit de fangirlisme. Ca tend à être rare avec les personnes qui ne trippent que sur des trucs des années 70/80. Heureusement l'acteur n'était pas dans les parages, ça m'aurait vraiment trop embarrassée de le rencontrer dans un état proche de ces mémorables comptes-rendus des groupies de Mana-Sama (que j'ai vu live en 2006 dans un état normal). L'hôtel étant vraiment loin, nous avons décidé de profiter du lieu avant de prendre la navette définitive, donc après le repas dans le carré vieille pie où j'ai récupéré un programme parce que ça suffit les conneries, nous nous sommes dirigé vers la zone des concerts où jouait le Naheulband.
Samedi
Arrivée au petit matin sur les lieux de l'évènement, nous faisons un premier tour sur le marché extérieur sous un ciel gris et pluvieux et des températures bien loin de celles des Bouches-du-Rhône. C'est une bonne chose que ma robe soit en laine et non en lin comme la plupart des costumes féminins croisés sur place. Et je suis bien contente d'avoir finalement emporté mon collier avec l'Auryn, qui n'est certes pas historiquement correct mais n'aurait pu être mieux choisi. Bon, c'est facile, c'est mon collier en titre, généralement porté d'affilée pendant des mois puis mis de côté pendant des mois etc. Étant encore plus intransigeante au niveau des bagues qui sont 2 et ne quittent jamais mes doigts, je n'ai acheté aucun bijou à Trolls & Légendes même si certains me plaisaient. Il aurait fallu que cela soit des boucles d'oreille.
Après ce petit tour frigorifiant, j'abandonne ceux qui doivent aller travailler et me dirige fatalement vers le stand de Noah Hathaway, tout souriant et accompagné d'un francophone (son interprète, ou son manager ?) dont il a à peine besoin vu qu'il est assez à l'aise en français. Je lui achète une dédicace, puis je demande une photo avec lui et s'il accepte, mon appareil en revanche refuse n'ayant apparemment plus de batterie. Les 8% restants de celle de de mon téléphone sont plus cléments, mais je me promets de revenir le lendemain avec l'appareil photo chargé. De mon côté, facialement c'est mieux, mais impossible de masquer les tremblements involontaires à quelqu'un qui prend une photo à côté de vous c'est sûr.
Après le repas, je vais dans la salle de projection pour aller revoir l'Histoire Sans Fin et je reste ensuite pour assister à la conférence de l'acteur, espérant que je vais réussir à transformer mes pensées qui s'apparentent alors à des points de dissertation en véritables questions — alors, non. Mais j'ai appris plein de choses. Noah Hathaway nous raconte avoir lu le livre avant de tourner, précisant qu'il est meilleur que le film. Il nous dit encore avoir été un enfant assez mature pour son âge, au point qu'on le surnommait « 40 years-old midget » sur un autre tournage. Je suis assez contente d'entendre ça car les conflits superficialité/sens m'intéressent généralement beaucoup et il y en a un gros avec cette œuvre. Michael Ende, l'auteur du livre, a renié le film, n'ayant pas voulu que son nom apparaisse au générique. Le fait est que le film ne décrit que la première partie du livre alors que ses thèmes les plus profonds se cachent certainement dans la seconde. D'un autre côté, visuellement le film assure, les sets sont créatifs, et le film réinterprète ou ajoute des choses à l'œuvre originale de façon assez finaude. J'essaie de formuler une question pour parler des thèmes adultes de l'œuvre qu'il a eu à jouer à 12 ans et qui peut-être auraient résonné en lui une fois plus grand, mais peine perdue, heureusement les traducteurs ont plus ou moins rattrapé ma non-question. Il a parlé aussi de ses quelques films récents, de ce qu'il a fait après son énorme break des plateaux de tournage et notamment du fait qu'il est tatoueur (je ne sais pas si c'est à titre professionnel ou non) et qu'on lui a demandé moultes fois de tatouer l'Auryn ou… lui-même sur les gens, ce qui doit être assez horrible en fait XD.
Vers la fin de la conférence, je repère Jean-Louis Mourier debout sur un côté de la salle, mais il m'explique que c'est parce que la conférence empiète sur la remise des prix du festival à laquelle il est nominé alors je décide de rester pour le soutenir et prendre des photos avec son appareil. Forcément, dessiner Trolls de Troy, aller à un festival qui s'appelle Trolls & Légendes… Au moins la statuette de troll ira très bien dans son musée de la figurine appart que quelques échoppes de la convention n'avaient déjà pas manqué d'enrichir.
J'ai ensuite profité du reste de mon temps avant la fermeture pour aller magasiner quelques livres, comme si je n'avais pas déjà craqué 5 jours plus tôt au Book In Bar à Aix en Provence. De plus, le stand des écrivains était bien mieux géré que celui des BDs, qui avaient eux instauré un système avec une file d'attente unique pour le stand, évidemment démesurée. De ce fait j'ai du renoncer à toutes les BDs et livres illustrés que j'y avais repérés (notamment ceux de l'elficologue Pierre Dubois, autre idole de mon enfance pour ses livres incroyablement bien documentés). Déjà que je n'ai pas la patience pour ces choses-là, mais en plus je n'en avais tout simplement pas le temps, mes pauses repas étant consacrées à la personne que j'accompagne. Parmi mes achats, deux livres de Nathalie Dau, un nom que j'ai reconnu dans une librairie parisienne un jour sans que je ne sache où je l'avais glâné et qui m'avait fait alors acheter un premier ouvrage qui avait été apprécié, Contes Myalgiques I, c'est tout naturellement que je récupère le second volume (Contes Myalgiques II : les atouts du diable aux Éditions Griffe d'Encre), plus son tout dernier ouvrage (En revenir aux Fées aux Éditions Mythologica) tant qu'à faire. Autre nom inscrit de longue date dans mes intentions de lecture, Sire Cédric et son roman reconnu Angemort, à qui je demande un conseil de lecture pour découvrir son univers en plus du titre que je comptais prendre. Il m'oriente vers deux autres de ses livres : De fièvre et de sang et Le Premier Sang, paraissant attaché aux personnages. Pas de dédicace de Robin Hobb pour moi : 5 jours plus tôt, au Book In Bar, c'est par George R. R. Martin que j'ai choisi de commencer mes rattrapages fantasy. Encore une fois, si j'avais regardé le programme…
Le soir venu, les concerts sérieux nous attendaient et même si j'étais déçue de rater un groupe dénommé Huldre car justement grâce à Pierre Dubois je connais cette créature du folklore norvégien, j'ai pu assister aux deux concerts suivants : Tanzwut et Eluveitie. Le premier m'a énormément plu, sans surprise vu son aspect visuel très poussé et la présence de cornemuses (?). J'aime ce genre d'influences médiévales, toujours très picturesques. Le second groupe est moins ma came, certains morceaux envoyaient du lourd mais le métal harmonique avec des chants féminins ne me plait pas franchement et puis visuellement c'était beaucoup plus sobre. Ainsi s'achevait la journée du samedi.
Dimanche
Mon appareil chargé de frais, j'ai pu commencer à capturer quelques costumes ce jour d'autant que la grisaille s'est levée au cours de la journée et que du coup, le marché extérieur était bien plus photogénique. Au bout d'un moment j'en ai eu un peu assez et le froid et la fatigue m'ont poussée vers la salle ciné qui passait alors Ghost in the Shell Arise. Toujours pas réchauffée je suis restée pour la projection suivante, des cours-métrages d'animation, bien qu'un petit carton de vote pervers m'obligeait à rester pendant toute la séance pendant que mon groupe déjeunait à la même table que disons, Noah Hathaway (mais ça je ne l'ai su qu'après). Je me suis donc exécutée de bonne grâce même si cette projection n'a pas manqué de faire ressortir les habituels travers du cinéma d'animation 3D qui reste désespérément infantilisé. Mais au moins les courts futiles sont divertissants, donc j'ai voté pour Home Sweet Home, un court très dans l'esprit Pixar. Les larmoyants et les poétiques auraient bien mérité des votes négatifs à mon goût, avec malus spécial si les personnages principaux sont des enfants aussi creux que les vrais. Après la projection et mon repas j'ai occupé mon après-midi à prendre d'autres photos, acheter mon 5ème livre du festival (Anthologie Les Femmes Baroques aux Éditions du Riez — les anthologies sont d'excellents moyens de découvrir beaucoup d'auteurs d'un coup, surtout quand certains dans le lot ont déjà votre attention. J'ai également été faire un tour du côté des stands illustrateurs et discuté un moment avec Laurent Miny puis j'ai été acheter comme décidé la veille un tirage à l'enlumineuse SoMK après avoir également pris le temps de papoter. La journée s'est finie sur un super et très attendu concert de Corvus Corax, tout aussi théâtraux que Tanzwut la veille ce qui est logique vu l'origine de la formation de ces derniers. Nous n'étions plus que deux, le reste de notre petit groupe ayant fiotté magistralement ce soir-là pour ceux qui n'étaient pas déjà repartis l'aprèm bosser sur leurs pages en retard.
Galerie
Sinon j'ai enfin pris le temps de photographier ma dernière illustration donc je vais bientôt pouvoir la poster ! Figurez-vous que je dois aussi "réparer" mon herbier aquatique qui présente de nombreuses taches décolorées sur l'iris à ma plus grande irritation. Cela m'arrive de temps à autre mais généralement c'est une ou deux, pas une dizaine. Il ne va pas falloir que je tarde trop à le faire encadrer… Sur ce je vais essayer de profiter du peu qui me reste de ce week-end passé à 75% sur ce billet de blog…
English translation
As I was saying several weeks ago, after poupeegirl's closure it was to be expected that I wouldn't switch on my computer as often as before. I still spend a lot of my time in front of computers though: the day I binge watch tv shows through François' computer, and I spend my evenings on Far Cry 4. However I managed to get out of the house as of late, as I flew to Belgium to attend the Troll & Légendes convention (Beware, as you may have noticed by now there's a huge load of pictures in this post).
Friday
Old habits die hard, I didn't check the planning before my coming as usually happens each time I'm invited as a companion on a festival. My own plan was to buy loads of fantasy books and that would be the end of it. I don't regret much missing out on the pool as the hotel was really remote from the convention site and its best interest resided in stalking the famous guests at breakfast anyway. I was really shuffed that the festival thematic went broader than just the comic side. I don't read much comics anyway and was much more interested in the costuming, the books, illustration and handicraft booths, the movie room and so on. But the most extraordinary thing was about to happen. As I arrived in the hangar and was walking from the game hall to the everything else hall, I ran past a huge picture of Atreyu followed by the actor's name, Noah Hathaway. NO. WAY. I stood dumb (that is, my face didn't showed more emotions than allows my cold stone heart but my eyes discreetly excreted some water and it is quite possible that my jaw may have dropped too). To the utter amazement of my party that had never caught me fangirling before, kind of logic when most of your fancies belong to decades past. Thankfully the actor wasn't around to see that awkward show worthy of many a Mana-sama meet and greet reports read here and there (and actually I've seen Mana live in 2006 and even then I wasn't too star-struck). After that we enjoyed the place a little big longer since any coming back to the hotel was final and I managed to get my hands on a program because I didn't want to be caught unaware of anything any longer.
Saturday
On the morning we went a bit through the market under a rainy grey sky, the temperatures were really nothing like South of France! I was glad that my medieval dress was made of wool rather than linen like most feminine costumes you could see there. And happy to have brought on this trip my Auryn pendant, though nothing like historical-correct it felt really appropriate. There was a lot of pretty jewellery but I couldn't find anything I liked in the earrings departement, the most pretty things being rings and since I never take out my own I usually don't buy more.
After that little freezing tour I went back to the halls and parted with those who had work to do. Of course I immediately went to Noath's booth, him being all smily and barely requiring his french translator as he actually is quite fluent in the langage or so I found out! I bought him a signed photograph then asked a picture with him but sadly my camera's battery died on me so I snapped a poor picture with my phone promizing myself to come back the next day with a loaded camera. I could pull a normal face but I couldn't help some shaking, though.
After lunch I went to see the screening of The Neverending Story and stayed afterwards to attend Noah Hathaway's conference, hoping that at some point I would manage to transform my rather abstract thoughts on the Neverending Story into proper questions. Well I didn't. I learnt plenty of things anyway. I was very pleased to know that Noah had read the book before playing Atreyu's part, and hear him say that it's better than the movie. Actually it turned out that Noah was quite a mature child, more like Bastian in that sense, adults on another set would nickname him “40-years-old midget”. I'm usually very interested in sense & superficiality questions and it's quite a problem with Neverending Story. To my despair the author of the book wasn't pleased with the movie, refusing that his name would appear in the credits and I can partly understand it because the deepest themes of this book are probably more into its second part while the movie only covers the first. But then again I always felt that the movie was really adding something, from the incredible dreamy sets to little additions in the script that I really enjoyed like the movie referencing to us watching just like the book in the book references Bastian the reader. Back to the conference, I tried to ask something about the movie having adult themes as well and wondering if Noah as an adult realized some things about Neverending Story that he didn't think about as a child on the set, but my question wasn't stated clearly enough alas. Finally he spoke about his late return to filming and talked a bit about his life inbetween his two actor careers, such as being a tattoo artist, an activity whose perks include having to tattoo himself on other people — the horror XD.
Towards the end of the conference I spotted Jean-Louis Mourier standing aside and he explained that the room was to be used for an award ceremony in which he was nominated so I stayed there for support and snapped some pictures for him with his camera when he was called. Not so much of a surprise considering he draws a serie called Troll de Troy and was guest of honor in a festival named Trolls & Légendes… To be sure the troll statuette will fit just right in his appartement which belongs more to the geek museum category rather than actual living place.
I spent my remaining time browsing the alleys buying books, like if I hadn't already spent my $$$ a few days earlier at Book in Bar, the english library of Aix. I liked the organization there better than on the comics booth, whose unique queue was unnecessarily overcrowed obviously. Henceforth I had to give up on any comics or illustrated books that I might have considered buying (like those by french elficologist Pierre Dubois, incredibly well-documented). I barely have the patience for all things standing up in lines, not to mention the lack of time. Amongst my purchases, two books by Nathalie Dau and another two by gothic thriller writer Sire Cedric. No Robin Hobb book signing for me tho, I haven't read her yet (had I known five days earlier at the Book in Bar when I chose to start digging into classic, acclaimed fantasy with George R. R. Martin).
At the end of the day I headed to the concert hall and got to see Tanzwut and Eluveitie. I liked Tanzwut best, so visual and they had bagpipes. I like this kind of medievalist atmosphere, very picturesque. And that was the end of Saturday.
Sunday
With my camera fully loaded I snapped a lot of pictures of the market and people's costumes. When I grew too cold despite the blue sky I went to the projection room and watched Ghost in the Shell Arise. I wasn't getting any warmer so I stayed a bit longer and got to see many animated shorts (I felt kind of compelled to wait until the end so I could vote). I wasn't aware that my party was having lunch in the VIP corner at the same table that say, Noah Hathaway, otherwise I would have had less scruples in cutting short the projection. After lunch I bought my fifth book of the festival which I felt was a good pick being an anthology, a great way to try various authors in once. I also went looking at the illustrators booths, chatted a bit with two of them, Laurent Miny and SoMK who makes illuminations I had eyed since the day before (I got myself a print). The day ended with an awesome gig by Corvus Corax, small wonder since I had really enjoyed Tanzwut the day before. Sadly most members of our party had departed in the afternoon due to their being late in their work.