Dyrhólaey & Reynisfjar
Mais revenons en arrière. Le 29 juillet, nous avions planté nos tentes dans le camping Þakgil dans la municipalité de Vík, au terme d'une haute lutte contre un petit chat bondissant et récidiviste avec ça. Le lendemain, au lieu de continuer directement vers l'Est, nous sommes revenus légèrement sur nos pas pour aller découvrir les falaises de Dyrhólaey connues pour ses nombreux oiseaux dont les emblématiques macareux, avant qu'elles ne soient envahies par d'autres sortes d'oiseaux.
But let's get back in time. At the end of july 29th we installed our tents in a campsite named Þakgil that can be found in the town of Vík, thus defeating a rather jumpy fool of a kitten, which tried and tried again to prevent the deed. Upon the next morning, instead of heading East, we went back on our tracks a little to do some bird-sighting, specifically puffins, at the site of Dyrhólaey before it gets crowded (by Non-Puffins).
Lakagígar
L'après-midi fut consacré à Lakagígar, région au caractère suffisamment exceptionnel pour que nous inscrivions ce « petit » crochet à notre parcours ordinairement cantonné à la route circulaire qui fait le tour de l'île, d'autant que cela avait l'air faisable lorsque nous consultions notre guide — nous avions déjà roulé sans problème sur des routes un peu nazes pour approcher l'Hekla.
The afternoon was dedicated to exploring Lakagígar, an area usually described as ‘exceptional’ which got our attention and seemed feasible enough as far as my guidebook was concerned so as to induce us to make a detour from the otherwise quite predictable circular road. We knew the road wouldn't be ideal but we had a taste of it when approaching the Hekla volcano and it promised to be just as manageable.
Voilà, voilà. L'Islande à son sommet. Quelle expérience hors de ce monde. Quelle séquence tout droit tirée d'un rêve *une bande originale d'un film bien dérangeant de Lynch commence à jouer dans le fond*. Euh… attends, attends, attends. Bien. Avant de continuer dans mon récit, j'aimerais prendre un moment pour revoir une dernière fois les macareux de cette matinée. Les rigolos, mignons petits macareux. Joie simple.
And there you have it. Peak Iceland. What an otherwordly experience. What a dream sequence *the soundtrack of a very disturbing Lynch movie quietly starts playing in the background*. No, no, wait. Now, before we move forward, let's take another minute to appreciate one last time the puffins we saw earlier on the morning. Funny little guys they are, the puffins. Simple joy.
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Alors… que s'est-t'il passé entre ces deux images ? Une incroyable vidéo de 10 minutes enregistrée par accident, une rivière glacée et une voiture immobilisée en plein milieu (nous avions pourtant franchi plein de gués ce jour-là), des touristes qui filment, des français qui se mouillent littéralement la chemise pour nous aider et d'autres qui ont joué de leur jeep et de leurs sangles pour nous sortir de là.
So… what happened between these two pictures? An incredible 10-minutes-long video unintentionally recorded, an icy river and a car stuck right in the middle (please note that this was by no means our first crossing of the day), unhelpful tourists capturing the scene on their fucking phones, helpful fellow french such as that one who was unafraid to wet the shirt — literally — trying to push the car with us, or that group that managed to dislodge it from the river thanks to their massive jeep and the strong webbings they were carrying around.
Des bagages évacués, une voiture qui ne redémarre pas, ce qui s'expliquera plus tard par la foireuse combinaison d'un système électronique installé dans le plancher (les SUV, tout est dit) et d'un trou béant dans le chassis que nous avons immédiatement pu relier à un sale bruit de caillou entendu sur la route lors d'une accélération inattendue et pas franchement de bon aloi causée par le comportement du mode sport de cette bagnole.
Luggages removed, a car that won't start over as would be explained later by the terrible combination of an electronic system located in the floor (that's textbook unhelpful SUV for you) and a massive hole in the undercarriage which we instantly correlated with a very disturbing sound heard while driving as the sport mode of the car suddenly produced an ill-timed acceleration on a very rocky road.
Des rangers qui attendent avec nous, qui nous amènent à un refuge pour attendre le dépanneur, une équipe de scientifiques qui débarque dans le refuge, un dépanneur très gentil, aux cils trop longs et auquel la malbouffe fera sans doute du tort plus tard qui arrive à minuit passé, une galère pas possible pour retrouver la voiture dans ce qui s'apparente à un labyrinthe niveau expert, un chemin hostile qui vient même à bout de sa remorque, la voiture à nouveau abandonnée au milieu de nulle part, un camping investi à 4h30 du matin.
Rangers waiting with us, driving us to a refuge 15 min from there, a scientific group arriving in the refuge, a sweet repairman with long eyelashes and a probably misplaced trust in junk food arriving past midnight, the path to the car wiped off our memories now the sun has set and what with the place bring an expert-level maze, a hostile road that's a little bit too much for the repairman equipment who will end up abandoning the car behind in the middle of nowhere, a campsite entered at 4:30am.
L'attente de la voiture, un retour forcé à Reykvavik pour un coût qui fait froid dans le dos avec le frère du premier dépanneur qui a encore moins dormi que son frère — une heure —, une arrivée le soir dans une agence aux pratiques douteuses qui exigent avant minuit une compensation financière provisionnelle correspondant au maximum potentiellement applicable à ce modèle de voiture (ce soit-disant système islandais est une arnaque), qui hélas ne correspondait pas à celui que nous avions réservé beaucoup plus modeste (« Another one drives the Duster »), des économies envolées à grand peine après le bloquage des cartes bancaires engendré par le dépannage seul, des cartes bancaires essayées les une après les autres avec des montants toujours plus petits, le dernier versement à 11h59, l'impossibilité de relouer une bagnole après s'être fait dépouiller faute de pouvoir payer une caution, et voici comment l'on finit à faire du camping sauvage sur un rond-point.
The wait for the retrieval of the car, a forced return to Reykvavik at a most prohibitive cost with the former repairman's brother who had an even shorter sleep than his brother — one hour —, a late night arrival in a shady car agency insisting that a provision corresponding to the maximum amount for eventual damages be paid before midnight (that so-called icelandic way is likely a scam, fiy), a car model that ends up being far more expensive than the one we rented, an unrequited ‘upgrade‘ of tragic consequences, savings gone, credit cards tried one after another with increasingly smaller amounts to no avail as the cost of the towing alone had probably triggered an alert with the bank, a last paiement successfully proceeded at 11:59pm, no way to rent another car because we cannot provide a caution after having been completely ripped off, and that's how you end up camping on the next available roundabout.
Épilogue : des mois plus tard, une fraction infime de la provision que nous avions fournie remboursée par la compagnie qui a donc gardé l'essentiel de la somme pour refaire la voiture à neuf au passage, avec facture détaillée sur laquelle apparaissent des pièces pourtant complètement épargnées par l'accident, comme tous les sièges par exemple. Comme c'est pratique.
Epilogue: months later, receiving a refund for a fraction of the provision we had supplied, with a detailed bill that show clearly how they replaced everything they could on this car, notably unharmed pieces like the seats. How convenient.
Nous avons vraiment, vraiment dû nous poser la question de poursuivre ou non ce séjour après avoir lâché une somme aussi indécente. Considéré l'aspect exceptionnel de ces congés qui pour certains d'entre nous sont rarissimes. Relativisé sur des finances dont il est si raisonnablement disposé au quotidien que sans doute pouvons nous admettre qu'une partie de ces économies puisse être sacrifiée en cas de catastrophe. Pensé à l'argent supplémentaire qui serait perdu en lâchant des réservations, en reprenant des billets d'avion. Et nous avons donc pris le parti de continuer. Ayant… évacué ce post… compliqué, je compte bien revenir un de ces quatre avec de quoi vous en remettre plein les mirettes ! Mais pour finir sur une note plus sympa, quelques liens compilés ces derniers mois que je ne savais pas comment placer car ils ne sont pas nombreux :
At that point we had to consider whether to keep the trip going on or not after such an indecent sum was thrown away by the window. Arguments in favour were the considerable lack of available holidays for some of our party meaning time is of even more value than the money here, and a rather thrifty lifestyle with some financial margins for emergency crisis. And ultimately, giving up on already paid reservations, having to purchase another plane tickets maybe? Wasn't worth it, so we did indeed stay until the end. Pffeeew. Not that this rather… emotional post is… evacuated, I vow to come back with more amazeball photos on the rest of our trip! Might be easier now. But to end on a less bitter note, I have compiled a few links lately but not enough for a full post so I'm just dropping them here:
Les bons liens de Lucien
The instagram account of @edelweiss_dearest, for those of you that are quite appealed at the current trend of overindulging a makeup addiction (usually small purchases, but which pile up) and would rather not think about the massive amount of packaging involved. What she does with a makeup palette for children is so… pure (yes, I know that sounds silly) · SNARK WEEK: Shitty Historical Movie Portraits: Hilarious article on a theme that speaks to me, having once wrote a piece on the fictional artists as seen in the telly for my graduation magazine assignement (I was supposed to design the magazine though, not write in it) · I'm so slow to write these pieces that Nokturnal had the time to visit and blog about Iceland too, and I warn you, with an acute eye for landscape photography through years of documenting runs and cycling escapades in our very own french mountains · It's not a coincidence that at the time around my birthday when I had an extra supply of cash, Folio Society brought back my favourite book serie ever in a stunning edition which had tragically disappeared long ago and left me in despair as I witnessed the reselling price go higher and higher on sites like Abebooks. Expensive as it was, it was a second chance I had to seize. Forgotten, the inner debates about the covers which I loved but weren't the oil paintings I practically worshipped so long ago. However, Peter Bailey who has illustrated these volumes has also collaborated to my knowledge on at least one other title, which further legitimatize the takeover. Long story short: now I'm happily broke again · Last month was marked by receiving packages from Naomi Von Monsta but also after a long wait my pledge reward for the crowdfunded Nimbostratus project. I love the feeling of buying art but admit only doing so once or two a year, usually around my birthday. Framing art, on the other hand, is exactly the type of expense I keep pushing for later… Damn!
2 réactions
1 De Hana~Rivqah ~ 14/12/2018, 15:32
(Maquillage tellement PUR pour une BELLE ÂME, n’est-ce pas ? Silly girl indeed.)
J’ai dû m’y prendre à plusieurs reprises pour apprécier ce billet à sa juste valeur ; à la première lecture j’étais vraiment tendue par ce qui allait se passer ensuite, hence le rire nerveux qui a accompagné la découverte des deux photos ponctuées de suspensions. Quelle histoire tout de même, même s¦il ne sert à rien de compatir après coup (je crois), je n’ose me mettre à votre place tant l’angoisse et le malaise devaient être grands. Je suis contente que tu aies pu enfin te débarrasser de cet article : bienvenue à autre chose !
Lectures suivantes, donc, et longues rêveries devant tes images, spécialement les oiseaux sur la plage de sable noir, les dunes de mousse et de cendre, et alors coup de cœur pour ce paysage volcanique subtilement teinté de magenta. Le grain me donne l’impression d’être plongée dans un (bon) film des années 1970. Tu as vraiment un très bon œil pour la photographie de paysages, c’est toujours un plaisir de voyager simplement en les regardant.
2 De messalyn ~ 15/12/2018, 14:42
@Hana~Rivqah :
(Calice.)
J’appréhendais également de poster ce billet par ce que cela nous ferait inévitablement passer dans le camp de ce tourisme débile, celui qui piétine des mousses centenaires et construit des cairns là où la nature s’en passerait bien, mais bon, voilà c’est comme ça, nous avons tenté cet itinéraire que nous savions compliqué, en pensant qu’il suffirait de conduire délicatement et d’observer comment les véhicules similaires au notre s’en sortaient, mais pour nous cela n’a pas fonctionné. Et même si nous n’avions pas fait ce dernier détour dans le détour, conseillés par un ranger, nous nous serions noyés dès le premier gué de notre chemin du retour avec un trou pareil. Le choix du véhicule de location est plus que jamais crucial avec un pays comme l’Islande…
D’ailleurs, voyager en lisant, c’est un de mes buts en écrivant ces articles, donc je suis contente que tu écrives cela. Je lis de plus souvent que les récits de voyage, en donnant des envies, nuisent aux endroits visités, que cela concerne des lieux sauvages ou des cafés intimistes. C’est un peu terrifiant de se dire qu’un billet de blog peut avoir cet effet, quand on ne connait pas du tout cet état d’esprit : pour moi, au mieux de tels récits renforcent des envies pré-existantes, bien que j’ai plaisir à lire des récits de voyage sans m’y projeter, ou pour m’aider à préparer le prochain. Mes photos n’ont pas une vocation documentaire (et en effet je m’amuse beaucoup dans les retouches et je suis fan de ces pellicules périmées) et mes textes sont écrits avec des lecteurs familiaux en tête, même si j’ai poussé récemment l’exercice dans des voyages où ils ne se retrouveraient pas, parce que c’est un blog ici et que cela m’attristerait de balancer des images seules, je ne le fais pas même pour des illustrations.
Paraît que le tourisme en Islande ne concerne surtout que le Cercle d’Or, c’est pourquoi j’espère avoir bientôt le temps de faire rêver avec l’Islande de l’est et du nord !