Ce fut un plaisir de reprendre l'encre et la plume pour illustrer la mythique Vouivre, aussi éloignée de mon imaginaire habituel soit cette version noir & blanc. Elle aurait sans nul doute eu l'un de ces visages malins que parfois je laisse entrevoir dans mes gribouillages. Le mauvais coup en préparation. Mais certainement parce que mon mécène pour cette fois est une Hana qui joue fréquemment les saintes-nitouches chez certains photographes, la filouterie de cette Vouivre-là réside dans son apparente innocence. Mais quand bien même l'extase des cieux rayonnerait sur celle-là, il me faut la détourner, la salir, il faut, enfin, qu'à la surface des flots l'image renvoyée soit celle de son véritable fond. Que le beau portrait qu'elle s'est brossé d'elle-même parte en lambeaux. De chair serpentine. Les vouivres jouent double, à l'instar de cette eau qui est aussi un ciel. Prenez bien garde de lui porter secours.
What a delight to get back to ink and quill for such a creature, the infamous Vouivre, although she might not look like all the mental images I've always had about her. She ought to have had her features twisted in some malicious expression, the kind I love to draw. The "up-to-no-good" face. But I can only guess her apparently sweet and naive countenance are directly influenced by the person who commissioned the illustration, Hana, who is often photographed in angelic postures. As much as heavenly reflexions might seem to happen behind these blonde locks, I cannot but trash the very idea of it, I need the surface of the water to reflect the depths of her soul (or lack thereof). That beautiful portrait of herself she uses to fool others must be torn apart — like serpentine flesh. Vouivres play a double game, just like these waters that are just as well a night sky. Do no try to rescue the damsel in distress.